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Lutte contre la pauvreté : on a l’argent, pas l’efficacité

Plus de deux millions de Belges sont en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, chiffre constant depuis 20 ans. « Il faut changer de méthode », disent Jean Hindriks et Joël Van Cauter dans Sudinfo. « Il ne s’agit pas de mettre plus d’argent, bien d’être plus efficace »

Sans la sécurité sociale et le système d’aides diverses, le taux de pauvreté serait deux fois plus élevé, mais les chiffres actuels sont déjà effrayants. « Ils vont s’aggraver avec la crise du pouvoir d’achat », lâche Jean Hindriks, professeur à l’UCLouvain et auteur (avec Joël Van Cauter) de cette étude de 120 pages éditée pour le compte du groupe de réflexion Itinera. « Des moyens importants permettent de limiter l’ampleur du problème, mais la constante du nombre de pauvres signifie que, pour permettre aux personnes de sortir de la pauvreté, on doit changer de méthode : ça devient une urgence avec la crise du pouvoir d’achat. »

Une urgence pour briser un cercle vicieux : « Le phénomène est cumulatif, les plus pauvres sont ceux dont la santé est la moins bonne, qui sont les moins formés, les plus mal logés, vivent le moins longtemps. Un homme situé dans le décile de revenu, patrimoine et diplôme le plus bas vit en moyenne dix ans de moins qu’un homme dans le décile le plus haut. Ce cumul enferme dans un cercle vicieux, qui parfois se reproduit de génération en génération : un enfant ayant grandi dans une famille pauvre a quatre fois plus de risque d’être pauvre qu’un enfant ayant grandi dans une famille aisée ».