On n’est pas pauvre parce qu’on fait des mauvais choix
“Les pauvres”, ça n’existe pas ; il y a des personnes pauvres. “Une femme peut se retrouver dans une situation précaire du jour au lendemain, isolée avec trois enfants suite à une rupture familiale. Ce n’est pas la même chose qu’une autre personne qui se retrouverait en pauvreté suite à une série d’accoutumances”, soulignent Jean Hindriks et Joël Van Cauter dans La Libre.
De nombreuses études montrent que la rareté diminue, pour chacun, les capacités de compréhension et de décision. “On n’est pas pauvre parce qu’on fait des mauvais choix mais on fait des mauvais choix parce qu’on est pauvre, poussé par le stress du lendemain”, insistent-t-ils.
L’idéologie est un autre frein. "Oui, c’est un obstacle majeur à une avancée. À Bruxelles, tout le monde est conscient qu’il faut augmenter le bâti pour le logement social. Le public n’a pas les moyens pour le financer. Mais l’idée d’une formule de partenariat où le public déléguerait au privé la construction de nouveaux logements ou la conversion de bureaux, qui seraient loués ensuite en faisant des calculs de rendement, ne passe pas. Tout de suite, il y a des réactions en commission parlementaire pour dire que c’est inadmissible d’utiliser l’argent du contribuable pour donner 3 ou 4 % à des entrepreneurs privés. Résultat : on arrive à un blocage idéologique. C’est quand même paradoxal. On peut évidemment trouver des mesures d’accompagnement pour éviter qu’il y ait un enrichissement privé à partir d’argent public. Mais finalement, on ne fait rien. Alors que l’impact visé est clair : il faut augmenter le parc de logements à bas prix qui sont destinés à des fins sociales. Cela concerne surtout des jeunes. La pauvreté s’est considérablement rajeunie."