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Travail 4.0 : L’Institut Itinera propose une vision d’avenir pour le marché de l’emploi

Robotisation, intelligence artificielle, nouvelle globalisation, vieillissement de la population : le monde du travail connaît sa plus grande transformation depuis la première révolution industrielle. Comment notre politique du marché de l’emploi doit-elle s’adapter face à ce qu’on appelle le ‘Travail 4.0’ ? Itinera propose un rapport prospectif sur le sujet. L’auteur, professeur Marc De Vos, développe quatre priorités.

1. Activation 2.0

La disruption technologique touchera essentiellement certains secteurs comme les banques, le commerce de détail et les transports. Une activation préventive, en partenariat avec les entreprises, peut éviter que se répète le scénario des préretraites qui a marqué la précédente transformation industrielle. Nous ne devons pas attendre les pertes d’emplois, mais plutôt miser sur la transition vers de nouveaux emplois. Dans le même temps, nous devons absolument réactiver les non-actifs. Cela nécessite un point de service centralisé, pour qu’il n’y ait plus aucune différence entre, par exemple, handicapés, chercheurs d’emploi, réfugiés, immigrants, allocataires sociaux ou malades de longue durée.

2. Protection sociale sur mesure

Des plates-formes comme Uber et Deliveroo illustrent comment le ‘nouveau travail’ est variable, flexible et morcelé, ainsi que la façon dont s’estompe la distinction entre salariés, indépendants et fonctionnaires. Itinera formule trois lois pour une protection sociale adaptée :

* l’individu économiquement actif doit personnellement posséder et emporter ses avantages ;

* sa contrepartie économique doit contribuer à ces avantages dans la mesure où les deux parties collaborent ;

* les avantages doivent au moins en partie être indépendants du statut social.

3. La politique du marché du travail devient une politique de carrière

La politique doit se focaliser sur la personne et sa carrière, et pas sur le travail ou les conditions de travail. Le talent devient à cet égard l’élément central : le développement, l’entretien et l’actualisation du talent tout au long du cycle de carrière devient la mission centrale, parce que la vitesse de rotation du marché de l’emploi s’accélère. Les cloisons entre enseignement et travail disparaissent. La technologie présente une grande opportunité pour améliorer la qualité de l’emploi et de la gestion du personnel, plus particulièrement au niveau de l’interaction entre l’homme et la technologie. Le travail devient ainsi plus productif, de meilleure qualité et plus durable.

4. Nouvelles tâches clés pour la concertation sociale

Les anciennes structures de la concertation hiérarchique sociale et sectorielle sont en contradiction avec les tendances du ‘Travail 4.0’ : elles doivent s’adapter, ou seront appelées à disparaître progressivement. La concertation sociale peut se réinventer avec de nouvelles tâches clés pour la gestion des carrières, des droits de qualité de l’emploi, et le développement des talents. Les syndicats peuvent retrouver leur rôle innovateur et aider à organiser et à fournir la nouvelle sécurité sociale pour les nouveaux travailleurs.

Pour plus d’informations, vous pouvez joindre Marc De Vos sur marc.devos@itinerainstitute.org