Le triomphe de la classe moyenne
Les présidents Donald Trump et Emmanuel Macron ont tous deux fait leur baptême du feu aux Nations Unies. Tous deux ont entonné à New York une complainte sur le lot de la classe moyenne. Le centre de nos sociétés occidentales disparaîtrait, brisé par la concurrence de la globalisation et laissé pour compte par la modernisation technologique. Ce scénario catastrophe est-il exact ?
Tout diagnostic de l’état de la classe moyenne doit en premier lieu définir cette classe moyenne : qui, où, quand, en comparaison avec qui ou quoi ? Eh bien, il existe des dizaines de définitions. En fonction du cadrage, la classe moyenne est beaucoup plus ou beaucoup moins saine. Mais partons d’un réductionnisme habituel. En général, le centre de la dispersion des revenus est moins densément peuplé et il progresse plus lentement qu’il y a grosso modo quarante ans. Cela pose-t-il vraiment problème ?
Le centre se dilue parce qu’une partie de l’ancienne classe moyenne se hisse vers le haut. Grâce à la démocratisation de l’enseignement supérieur et à la percée de l’économie du savoir, la mobilité ascendante depuis la classe moyenne est un signe de prospérité économique associée au mérite personnel. Cela s’appelle le progrès.
Le centre ralentit parce que les familles au centre de notre pyramide des revenus connaissent plus de personnes isolées ou de ménages à salaire unique qu’auparavant, alors qu’on trouve au-dessus davantage de ménages à double revenu. La libération de la femme et la libéralisation des modèles familiaux entraînent davantage d’inégalités entre les ménages et ainsi moins de concentration au centre. Cela s’appelle la liberté et l’émancipation.
Le centre rapetisse parce qu’en proportion, le dessous de la dispersion des revenus grossit davantage. Les dernières décennies, des millions de nouveaux immigrants ont rejoint nos sociétés. Les immigrants sont principalement relativement pauvres et peu qualifiés, avec une petite couche supérieure de personnes hautement qualifiées. Le centre en est absent. Cela s’appelle l’ouverture et l’humanité.
Le centre change parce que la population change. Le vieillissement des enfants du baby-boom donne tant lieu à davantage de familles au top de leur capacité de gain qu’à davantage de familles avec un revenu de retraite plus bas. A chaque fois cela donne moins de centre. Cela s’appelle la démographie.
La phobie de la classe moyenne est donc en grande partie déplacée. Il nous faut toujours examiner les causes derrière les chiffres. La Belgique connaît une classe moyenne robuste qui se porte mieux que celle de nombreux autres pays. Mais là derrière se nichent bel et bien la marginalisation des immigrants, un chômage générationnel tenace, de nombreux ménages sans parents actifs et de profondes inégalités régionales. Un centre stable peut aussi être le symptôme d’un manque de dynamique et de progrès ailleurs.
Une chose est sûre : l’emploi industriel, jadis une autoroute vers la classe moyenne, est sous pression suite à l’automatisation, la numérisation et la globalisation. Cela requiert une politique avisée de transition et d’investissement, pas des slogans creux. Mais ce côté négatif revêt avant tout une dimension positive phénoménale. La globalisation génère une nouvelle classe moyenne gigantesque à l’échelle mondiale, comptant quelques milliards de personnes.
Non pas le déclin poignant mais l’avènement triomphant de la classe moyenne, voilà la grande histoire de notre époque. La naissance d’une classe moyenne mondiale est réellement une nouvelle fantastique : pour la stabilité politique de la planète et pour notre potentiel de prospérité à tous. La main d’œuvre bon marché d’autrefois devient la clientèle de demain. Ce dont profitera aussi notre propre classe moyenne.
Tout diagnostic de l’état de la classe moyenne doit en premier lieu définir cette classe moyenne : qui, où, quand, en comparaison avec qui ou quoi ? Eh bien, il existe des dizaines de définitions. En fonction du cadrage, la classe moyenne est beaucoup plus ou beaucoup moins saine. Mais partons d’un réductionnisme habituel. En général, le centre de la dispersion des revenus est moins densément peuplé et il progresse plus lentement qu’il y a grosso modo quarante ans. Cela pose-t-il vraiment problème ?
Le centre se dilue parce qu’une partie de l’ancienne classe moyenne se hisse vers le haut. Grâce à la démocratisation de l’enseignement supérieur et à la percée de l’économie du savoir, la mobilité ascendante depuis la classe moyenne est un signe de prospérité économique associée au mérite personnel. Cela s’appelle le progrès.
Le centre ralentit parce que les familles au centre de notre pyramide des revenus connaissent plus de personnes isolées ou de ménages à salaire unique qu’auparavant, alors qu’on trouve au-dessus davantage de ménages à double revenu. La libération de la femme et la libéralisation des modèles familiaux entraînent davantage d’inégalités entre les ménages et ainsi moins de concentration au centre. Cela s’appelle la liberté et l’émancipation.
Le centre rapetisse parce qu’en proportion, le dessous de la dispersion des revenus grossit davantage. Les dernières décennies, des millions de nouveaux immigrants ont rejoint nos sociétés. Les immigrants sont principalement relativement pauvres et peu qualifiés, avec une petite couche supérieure de personnes hautement qualifiées. Le centre en est absent. Cela s’appelle l’ouverture et l’humanité.
Le centre change parce que la population change. Le vieillissement des enfants du baby-boom donne tant lieu à davantage de familles au top de leur capacité de gain qu’à davantage de familles avec un revenu de retraite plus bas. A chaque fois cela donne moins de centre. Cela s’appelle la démographie.
La phobie de la classe moyenne est donc en grande partie déplacée. Il nous faut toujours examiner les causes derrière les chiffres. La Belgique connaît une classe moyenne robuste qui se porte mieux que celle de nombreux autres pays. Mais là derrière se nichent bel et bien la marginalisation des immigrants, un chômage générationnel tenace, de nombreux ménages sans parents actifs et de profondes inégalités régionales. Un centre stable peut aussi être le symptôme d’un manque de dynamique et de progrès ailleurs.
Une chose est sûre : l’emploi industriel, jadis une autoroute vers la classe moyenne, est sous pression suite à l’automatisation, la numérisation et la globalisation. Cela requiert une politique avisée de transition et d’investissement, pas des slogans creux. Mais ce côté négatif revêt avant tout une dimension positive phénoménale. La globalisation génère une nouvelle classe moyenne gigantesque à l’échelle mondiale, comptant quelques milliards de personnes.
Non pas le déclin poignant mais l’avènement triomphant de la classe moyenne, voilà la grande histoire de notre époque. La naissance d’une classe moyenne mondiale est réellement une nouvelle fantastique : pour la stabilité politique de la planète et pour notre potentiel de prospérité à tous. La main d’œuvre bon marché d’autrefois devient la clientèle de demain. Ce dont profitera aussi notre propre classe moyenne.