Quatre parcours d'intégration en Belgique
La migration est cruciale en Belgique comme dans bon nombre de pays. Parce qu’elle est inséparable de questions d’ordre politique, économique, culturel et social. Elle est pourtant peu traitée correctement dans le débat public, c’est-à-dire d’une manière qui prenne en compte à la fois les contraintes objectives, les exigences humaines et légales. L’afflux massif des réfugiés ukrainiens nous rappelle aujourd’hui cette triple dimension. Le travail de Claire, quant à lui, prouve qu’une analyse rigoureuse en la matière est possible et stimulante… (Fellow Joël Van Cauter)
Mon expérience de stage :
Mon stage chez Itinera a débuté en avril 2020, lors du premier confinement, et s’inscrivait dans le cadre d’un master complémentaire en construction européenne. Durant ce stage, j’ai travaillé sur la question de l’intégration des personnes immigrées en Belgique, avec l’aide de Simon Ghiotto et de Leo Neels. Cette première expérience professionnelle m’a permis d’acquérir des connaissances nouvelles sur la complexité institutionnelle belge ainsi que sur les différentes stratégies d’intégration coexistant en Belgique. J’ai également pu approcher de plus près le fonctionnement d’un think tank, même si les mesures sanitaires ont substantiellement restreint cette découverte.
Concernant l’organisation du travail, j’ai pu compter sur l’expertise professionnelle de Leo et de Simon au travers d’un feedback régulier de leur part - et ce malgré la mesure imposée de télétravail - tout en bénéficiant simultanément d’une grande autonomie.
Au bout des deux mois de recherche, le stage a abouti sur la rédaction d’un rapport traitant des différents parcours d’intégration belges et comprenant notamment une série de recommandations politiques.
Recherche et résultats principaux :
Durant mes deux mois de stage chez Itinera, j’ai travaillé sur la thématique de l’intégration des personnes immigrées en Belgique, et en particulier sur les différents parcours d’intégration que propose notre pays.
Le travail de recherche a débuté par l’analyse des déclarations politiques des différents gouvernements à ce sujet. En effet, afin de mieux comprendre la direction prise par les mesures d’intégration en Belgique, il nous a semblé intéressant de nous pencher sur les déclarations politiques publiées aux niveaux flamand, wallon, bruxellois et germanophone, ayant pour but d’expliciter les intentions politiques des autorités pour la législature allant de 2019 à 2024. Déjà à ce niveau, l’analyse a permis de mettre en lumière des divergences importantes entre les différentes zones du pays. Néanmoins, une politique semblait rallier les entités, à savoir les parcours d’intégration.
Ces parcours ont pour objectif de fournir des outils considérés comme nécessaires à l’inclusion des immigrés dans la société (cours de langue, orientation socioprofessionnelle, etc.). Du fait d’une architecture institutionnelle relativement complexe, pas moins de quatre parcours de ce genre ont vu le jour en Belgique dans les vingt dernières années. Chaque entité compétente a en effet développé son propre programme et exprime ses propres ambitions par rapport à celui-ci.
Afin de rendre compte de cette diversité, une analyse comparée des parcours a été réalisée, mettant en évidence les similitudes et les divergences entre ceux-ci, ainsi que leur évolution temporelle. Ensuite, en s’appuyant sur quelques mises en garde venues du monde académique et sur l’analyse des exemples canadien et néerlandais, quatre recommandations politiques ont été formulées, en vue d’une amélioration de cette mesure phare d’intégration.